Et si l’artisan marocain devenait chef d’entreprise ?

Les conséquences de la crise sanitaire sur les 2,4 millions d’artisans que compte notre pays, sont réelles. La dernière enquête nationale (décembre 2020), initiée par le ministère de tutelle, et bien que faisant état d’une amélioration de l’activité des artisans, confirme que 24% d’entre eux sont toujours en arrêt d’activité, six mois après la levée du confinement et que leurs revenus connaissent une baisse de 64%.

Dans ce contexte, l’Institut CDG a réuni quatre intervenants, lors de son cinquième webinaire du cycle « Regards vers le futur » pour l’année 2021, autour de la question « Et si l’artisan marocain devenait chef d’entreprise ? » :

  • Aziza El Aouad, experte en développement humain et sociale, spécialiste de l’inclusion des jeunes,
  • Xavier Reille, directeur du bureau Maghreb de la Société Financière Internationale, Tarik Sadik, directeur général de la Maison de l’Artisan,
  • Youssef Ghalem, fondateur et directeur général de Miratti.

Ce webinaire visait à faire un point sur les perspectives qui s’offrent à l’artisanat marocain de demain, de prendre la mesure des évènements qu’il traverse et, enfin, de rester attentif aux solutions et recommandations pour insuffler un rebond durable de l’activité artisanale au Maroc ainsi que de son insertion plus avant dans un cadre formel, en l’occurrence et principalement le monde de l’entreprise.

Au regard du grand potentiel de croissance, les intervenants ont, tour à tour, enrichi la définition institutionnelle de l’artisan en rappelant des traits qualitatifs propre aux activités d’artisanat par leur participation à la sauvegarde d’un héritage culturel et patrimonial, leur contribution au dynamisme territorial local et leur capacité à générer un apport économique important pour le pays, ouvrant ainsi la voie à une plus grande inclusion des populations.

La production artisanale n’est que la partie visible d’un écosystème beaucoup plus vaste et intégrateur qui regroupe, tout le long de sa chaine de valeur, des acteurs liés aux études de marché, R&D, normalisation, production, logistique, distribution et communication. Partant, le secteur démontre sa pleine puissance comme en témoigne son chiffre d’affaires de près de 78 milliards de dirhams dont seulement 800 millions de dirhams sont réalisés à l’international, c’est dire le potentiel inhérent à ce secteur appelé à transformer son image de marque en marque « Maroc ».

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